LG UltraFine Evo 6K : Le premier écran Thunderbolt 5 au monde
C’est une petite révolution dans le monde des moniteurs pour créatifs.
LG vient de lancer officiellement l’UltraFine Evo 6K (référence 32U990A-S), un écran qui ne se contente pas de faire seulement un peu mieux que la concurrence, mais qui prend une longueur d’avance technologique majeure en devenant le tout premier moniteur au monde équipé du Thunderbolt 5.
Une définition 6K taillée pour les pros
La pièce maîtresse de ce moniteur de 32 pouces est sa dalle Nano IPS Black, offrant une définition native de 6 144 x 3 456.
Avec une densité de 224 pixels par pouce (PPP), il propose une finesse d’affichage idéale pour macOS, évitant les problèmes de mise à l’échelle souvent rencontrés sur les écrans 4K standards. LG promet une colorimétrie irréprochable couvrant 99,5 % de l’espace Adobe RGB et 98 % du DCI-P3, le tout certifié DisplayHDR 600 pour une luminosité de pointe adaptée aux workflows HDR, avec bien entendu une dalle nativement 10 bits et sans compression du signal.
Le contraste, point fort de l’IPS Black, atteint ici un ratio de 2000:1, doublant les performances des dalles IPS classiques, ce qui offrira un certain confort pour les utilisateurs ne souhaitant pas franchir le cap de dalles OLED par crainte des brulures ou au contraire, par absence d’équivalent aujourd’hui sur le marché. En effet, fin 2025 les panneaux OLED, qu’ils soient QD-OLED ou W-OLED, sont au maximum en 4K pour les formats 16/9, en 27 et 32″.
La puissance du Thunderbolt 5
Là où le 32U990A frappe fort, c’est sur la connectique.
Grâce au Thunderbolt 5, il offre une bande passante bidirectionnelle de 80 Gbit/s (avec des pointes possibles à 120 Gbit/s pour la vidéo), permettant de gérer la définition 6K native sans compression tout en alimentant un ordinateur équipé de connecteur Thunderbolt 5 jusqu’à 96 W. C’est un saut générationnel face au Thunderbolt 4, garantissant une fluidité parfaite même avec des périphériques de stockage ultra-rapides connectés au hub intégré de l’écran.
L’écran ne reste toutefois pas exclusif aux appareils Thunderbolt 5, bien que c’est en partie avec cette technologie qu’il pourra être exploité au mieux.
En effet, il embarque également un connecteur HDMI 2.1 avec un DisplayPort 2.1 et LG fournit tous les câbles nécessaires au fonctionnement de l’écran. Oui, même du Thunderbolt 5 et du DisplayPort 2.1 ! Pas mal, ayant connu des constructeurs moins généreux en accessoires.

Le Thunderbolt 5 permet aussi de connecter un écran à un autre, les deux étant reliés avec un seul câble à l’ordinateur
Une limite malgré tout
Il est un point intéressant à relever sur cet écran qui frôle une perfection technique à tous les niveaux. En effet, certains (dont moi-même) pourront trouver dommage que l’écran ne soit limité « qu’à » 60 Hz. Alors attention, ça va être un peu technique dans les prochaines lignes.
Une option intéressante aurait été de proposer l’écran en 6K 120 Hz natif, ceci afin de casser les « saccades » du 60 Hz en modifiant la profondeur de couleurs en 8 bits + FRC, offrant ainsi la possibilité à celles et ceux qui le souhaitent d’avoir un impact modéré sur les couleurs pour les tâches du quotidien, et à basculer l’écran en 60 Hz 10 bits pour la partie création.
En effet, tout l’intérêt du Thunderbolt 5 est de rendre possible un écran qui n’était technologiquement pas concevable avant l’arrivée sur le marché du Displayport 2.1 UHBR20 et du Thunderbolt 5.
Pour comprendre la problématique, voici quelques chiffres :
Pour faire transiter un signal vidéo entre l’ordinateur et l’écran, on passe par le câble. C’est lui qui va définir (ainsi que les connecteurs auxquels il est branché) la limite technique du produit. Avoir un écran 6K comme celui-ci serait par exemple totalement inutile si vous n’avez que de l’HDMI 2.0.
Dans le cas présent, un signal vidéo 6K comprend 21’233’664 pixels. C’est beaucoup ? Pour comparaison, c’est 61% de plus qu’un écran 4K, qui n’offre « que » 8’294’400 pixels. Ces pixels prennent donc une place considérable dans le signal vidéo qui va transiter au travers du câble.
Ajoutons à cela la profondeur de couleurs de 30 bits (10 bits par canaux, soit 10 bits Rouge, 10 bits Vert et 10 bits Bleu, donc « 10 bits réel »), ce qui avec les autres données nécessaires au fonctionnement de l’ensemble, impose 42,6 Gbit/s de débit, pour une limite du Thunderbolt 5 à 80 Gbit/s, voir 120 Gbit/s selon sa configuration (contre 40 en Thunderbolt 4).
Mais alors, le 120 Hz ?
Si on a compris que 60 Hz ça fonctionnait parfaitement en consommant à peine plus de la moitié de la bande passante, qu’est-ce qui empêche alors le produit de proposer du 120 Hz ?
Je pense ici qu’LG n’a voulu faire aucun sacrifice et a souhaité conserver une qualité maximale du rendu de l’image, sans laisser aux utilisateurs la possibilité d’utiliser une technologie de compression de signal (le fameux DSC qu’on voit souvent dans les fiches produits).
En effet, pour calculer la bande passante nécessaire à l’écran avec un rafraichissement de 120 Hz, il suffit de faire tout simplement un multiple de 2. 2x plus de Hz, 2x plus d’informations, ce qui nous donne au final un débit de 85,3 Gbit/s, au-dessus de ce que propose le Displayport 2.1 même en UHBR 20 (limité à 80 Gbit/s) mais pas encore au-dessus d’un Thunderbolt 5 qui, comme mentionné plus tôt dans cet article, est capable de monter à 120 Gbit/s.
Toutefois, grâce à la compression de signal faisant passer la dalle d’un 10 bits à du 8 bits, nous pourrions passer de 85,3 Gbit/s à… 68,5 Gbit/s. Problème réglé !
Oui… mais non. Comme je l’indiquais quelques lignes plus haut, je pense qu’ici LG n’a souhaité faire aucun compromis. En effet, il ne faut pas oublier que l’écran dispose de connecteurs USB-C auxquels vous pouvez connecter des périphériques comme des cameras, disques externes ou tout autre périphériques qui va grignoter lui aussi un peu de bande passante dans votre câble.
Limiter les réglages sur l’écran permet de limiter les problèmes pour les utilisateurs, ce qui pourrait se comprendre.
Il est également possible que d’autres défis techniques inhérents à la conception d’une dalle 6K 10 bits et 120 Hz soient survenus, comme par exemple à cause d’une chauffe ou d’une consommation trop importante de la dalle.
Une alternative ?
Cependant, si cet écran vous intéresse MAIS que le 60 Hz est bloquant ou que vous cherchez un format un peu différent, LG propose également l’un des meilleurs écrans du monde pour celles et ceux qui travaillent de longues heures devant un ordinateur, que ce soit en rédaction ou création, avec le 40U990A, lui aussi en Nano IPS Black et HDR600, au format 21/9 et 39,5″, le tout en 5K2K, soit 5120×2160 et 120 Hz. L’autre bonus ? Il est disponible pour quelques centaines d’euros en moins que le 32U990A présenté dans cet article.
Attention toutefois, une petite concession sera à faire sur la densité de pixels qui ne pourra pas atteindre le niveau d’un écran 6K à 218/224 pixels par pouce, mais 140, soit exactement comme un écran 4K de 32 pouces.
Prix et disponibilité
LG positionne ce bijou technologique de manière agressive. Lancé aux alentours de 1 799 €, il inclut d’ailleurs un pied ergonomique complet (hauteur, inclinaison, pivot). Pour les créateurs de contenu cherchant la définition ultime, le LG 32U990A s’impose comme la nouvelle référence absolue de cette fin d’année 2025.
Je n’ai malheureusement aucun contact avec LG France, mais si un jour j’arrive à mettre la main sur l’un des deux écrans présentés ci-dessus, je ne manquerai pas de vous en publier des tests complets sur ma chaine YouTube.
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